Notre préoccupation première est de récupérer ces nouveau-nés qui mesurent moins d'1 cm et de les transférer avec leur eau dans un bac de croissance d' un volume restreint, afin de permettre un nourrissage plus contrôlé et facile.


Pas de cannibalisme chez les parents (du moins lorsqu'ils sont nourris convenablement). Ils ne mangent d'ailleurs pas de petits poissons, contrairement à ce qui a été souvent dit dans la littérature.


Pendant leur première semaine, les petits sont très dépendants de leur nourriture : elle doit se trouver en permanence à leur portée. Nous leur distribuons des rotifères (Brachionus plicatilis) et des nauplies d'artémia. Attention, pas de petites bulles d'air... Pas non plus de coques vides d'artémias qui provoqueraient des occlusions intestinales.


Le mieux est de plonger les jeunes dans une véritable soupe de nourriture, qu'il faut maintenir dense plusieurs semaines. Cette situation implique une surveillance accrue des conditions physico chimiques de l'eau. Cette densité de nourriture complique la situation. Nous y pallions par un filtre extérieur efficace, où est également effectuée l'oxygénation. Et nous effectuons des changements d'eau de 3 fois 20 % chaque jour.

Un courant d'eau est maintenu pour brasser et homogénéiser l'ensemble, les jeunes n'en souffrant pas du tout. La température ne doit pas dépasser 16-18 °C pour permettre une complète digestion des artémias par les alevins. Si la température est plus élevée, les artémias passent trop vite dans leur tube digestif. En passant des heures à scruter l'assimilation de la nourriture chez les alevins, nous nous sommes aperçus que les artémias ressortaient vivantes dans les excréments (l'examen au binoculaire nous l'a confirmé).


On aura soin de placer une grille de plastique dans le bac d'élevage car, dès la deuxième semaine de vie, les jeunes commencent à avoir le réflexe de s'y accrocher. Ceux-ci grandissent vite dans ces conditions, et mesurent 2 cm au bout de 3 semaines, 3,5 cm à 1 mois 1/2, et entre 5 et 6 cm à 3 mois. La différenciation sexuelle a lieu vers 4 à 5 mois par la l'apparition du marsupium chez le mâle. Nous suivons bien la croissance des petits, en leur donnant des artémias de plus en plus grosses au fur et à mesure de leur croissance. L'hippocampe est un poisson fascinant, et son élevage en bac permet de mieux comprendre sa biologie complexe et très évoluée. Le fait qu'il se nourrisse exclusivement de crevettes vivantes et en grande quantité rend sa maintenance difficile. Mais tellement prenant et passionnant.

MàJ:25/01/99

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Les hippocampes sont un cas unique dans le règne animal

du point de vue de la reproduction.


Ce sont les mâles qui portent les jeunes jusqu'à l'éclosion.

Ils possèdent une poche constituée par un repli de peau sur le ventre

où les embryons sont en gestation.


Les hippocampes se reproduisent au printemps et en été (de fin avril

à fin août) selon la température de l'eau. Si l'on veut obtenir

des alevins facilement en aquarium, il suffit de récupérer

un mâle plein. Pour nous l'objectif était la reproduction en captivité.


La parade nuptiale est sophistiquée, dure sur plusieurs jours. Chez les deux espèces, les individus deviennent presque blancs avec des nuances argentées sur tout le corps. Ils se rapprochent l'un de l'autre et s'accrochent par la queue en effectuant de nombreux hochements de tête et contorsions caractéristiques en tournoyant vers la surface.


Le mâle prépare sa poche (marsupium) en la plissant puis la gonfle... la femelle présente son oviducte à l'ouverture du

 marsupium et y dépose la grappe d'œufs.



Et la "gestation" commence. Celle-ci semble durer de 5 à 8 semaines selon la température de l'eau. Il est important de ne pas changer le mâle d'aquarium pendant cette période, pour ne pas provoquer la mort des embryons qui sont fragiles durant toute l'incubation. A l'approche de l'accouchement, le mâle est secoué de violentes contractions qui peuvent débutées 3 à 5 jours avant la date fatidique (nous n'avons jamais pu prévoir la date exacte de l'accouchement). L'accouchement se passe toujours aux premiers rayons du soleil. Les jeunes hippocampes sont expulsés en groupes plus ou moins importants, grâce à des violentes contractions du mâle. Tout ce passe très rapidement, il est difficile de saisir cette superbe image mais nous y sommes arrivés. Il est saisissant au petit matin, lorsque vous avez raté l'accouchement de découvrir une nuée de micro hippocampes à la surface du bac (ça la taille d'une larve de moustique, ça la couleur d'une larve de moustique, mais ceux sont bien 200 à 250 hippocampes).